Les tambours du Burundi
Le plein été est l'occasion de nombreuses célébrations en plein air et de découvertes culturelles multiples. C'est le cas aujourd'hui avec cette petite présentation d'un pays tout aussi modeste à l'échelle du continent africain : le Burundi (Republika y'u Burundi en kirundi, 2ème langue officielle avec le français -le Burundi étant une ancienne colonie belge).
Sur une mappemonde, on constate que le pays est ceinturé par la République démocratique du Congo, le Rwanda et la Tanzanie, et qu'il ne possède aucune frange maritime. En revanche il comporte le célèbre lac Tanganyika.
De renommée internationale, les tambours du Burundi sont une formation musicale qui présente au monde entier cet héritage culturel burundais. Parmi les différents tambours traditionnels, citons l'amashako, l'ibishikiso et l'ikiranya. "En Afrique, ils symbolisent même la bonne orchestration du tambour. La danse accompagne souvent les performances du tambour, musique populaire des célébrations et réunions de famille. L'abatimbo, dont on joue lors des cérémonies officielles et des rituels, et le rythme rapide de l'abanyagasimbo sont de célèbres danses burundaises"1.
"Depuis des centaines d'années les tambourinaires fêtaient la moisson du sorgho par une mise en scène de tambours en demi-cercle, avec au centre et en avant le tambour du chef ou du roi"2. A voir ces 12 hommes sur scène, on hésite entre art sacré et art profane tant la danse et les intonations guerrières se juxtaposent. Sans doute parce qu'il s'agit des deux à la fois. D'ailleurs, cette pratique constitue "un lien mystique entre un pays, un peuple et un instrument. Ingoma, c'est à la fois le tambour et le royaume"1. Une combinaison identitaire et indissociable entre l'homme, sa société et son art. Imbrication un peu à l'image des tule wayapi de la forêt nord-amazonienne qui désignent à la fois l'instrument, la formation musicale et le répertoire joué pour l'occasion.
Mais revenons à nos tambours. Les artistes entrent en scène en portant leur instrument sur la tête, puis chacun dispose son tambour en arc de cercle autour du tambour central (le inkiranya) dont ils attendent le signal du départ.
C'est alors que chacun bat le rythme dans une même harmonie et une force impressionnante. "Improvisés ou millénaires, les airs joués se révèlent puissants et entraînants. Tour à tour les tambourinaires prennent place au centre et dirigent le groupe"1. La danse exécutée par le(s) tambourinaire(s) placé(s) au centre mêle fantaisie (rire, joie et caricature animent les visages) et gravité (expressions plus farouches et guerrières). A de nombreuses reprises apparait le geste de se trancher la gorge qui symbolise l'attachement au pays avec ce message : « Que je meure si je trahis »!
L'extraordinaire énergie déployée par ces hommes et leur si grande expressivité accompagnent un son à la rythmique puissante et envoutante. Le plaisir et la fierté qu'ils prennent à tambouriner se ressentent immédiatement et on ne peut qu'être épaté devant tant de justesse et d'endurance. Exemple d'une culture vivante qui rayonne de vie et de force.
Sources des citations :
1 Burundi
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